Dans la peau d'une Guyanaise

Publié le par Aurélie

Je le savais dès le départ : "ce sera difficile de se fondre dans la masse". J’ai commencé par adopter les coutumes locales : nourriture, vêtements plus colorés, ralentissement du rythme de vie, baisse du stress face à ce qui ne fonctionne pas…

Ensuite, j’ai bronzé. Mais je dois me rendre à l’évidence : seuls ceux qui me connaissent depuis la métropole (c'est-à-dire personne en Guyane) peuvent constater une différence de couleur de peau. Ici, on me répète inlassablement : « ça se voit que tu n’es pas là depuis longtemps, tu es encore blanche ». Comme vous pouvez l’imaginer, j’adore ce genre de commentaire ! J’essaie de leur expliquer que je suis au contraire extrêmement bronzée, mais de toute évidence ça leur semble impossible ! 

Mais bon, une blonde en Amérique du sud, forcément je ne partais pas avec tous les atouts en poche !

L’autre détail qui me trahit : mes jambes (je vous l’accorde, elles sont encore un peu pales). Cela fait quatre mois que je sers de repas quotidiens au plus important groupe ethnique de Guyane : les moustiques. Rares sont les boutons qui ne sont pas infectés, et rare est ma patience, donc je gratte. Pourtant je le sais : « fais pas ça, tu auras plein de marques! ». Résultat des courses : mes jambes sont absolument immondes, couvertes de cicatrices, tâches, petites plaies, boutons… Points positifs : ça impressionne tout le monde (très bon sujet de discussion lorsqu’on rencontre quelqu’un) et c’est tellement moche que j’arrive enfin à trouver la force de ne plus me gratter. Il paraît qu’au bout de six mois, les moustiques se lassent de notre sang, il me reste donc deux mois à tenir.

Maintenant, faisons le point sur ce qui me permet de m’intégrer : Les quatre pauvres phrases que j’arrive à balbutier en Créole, les danses locales (ça vient tout seul et j’adore), la cuisine, les amis guyanais et surtout l’amour que je porte pour cette région fabuleuse ! C’est un véritable bonheur de vivre ici.

Publié dans Au fil des jours

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